Vu, lu, entendu, pensé

Un spectacle compliqué, de la vieillesse et deux roues crevées

Cet article aurait peu ou prou pu s’appeler “les petits trucs que j’ai repérés en Sicile et autre anecdotes” car je viens de rentrer de vacances. Mais il y a de vieux sujets dont je n’ai pas parlé précédemment comme mon spectacle de comédie musicale de juin et des anecdotes d’été. Donc récit de mon été (un peu nul), on reparlera de la Sicile semaine prochaine. J’espère. Voici mon volume 3 de “Lu, vu, entendu, pensé”. 

Définissons carrière : c’était ma troisième représentation de comédie musicale de toute ma vie. Et wala comme c’était vraiment sur le fil. A Paris, j’avais un cours que je qualifierai de carré. Une séance par mois de 8h. Un spectacle monté de zéro où on s’investit sur l’écriture, la proposition de chansons. Il y a de l’interprétation, du chant, de la danse. Une belle aventure à laquelle je pense encore aujourd’hui avec une grande nostalgie. Pour cette année, on part donc dans un petit théâtre à Dauneutes. Les premiers cours sont prometteurs, la troupe se forme et se consolide. Enfin de mon point de vue de meuf un peu naïve qui pense que tout va toujours bien. En janvier ou février, nous choisissons donc de partir sur une version comédie musicale de Cendrillon de Joël Pommerat. La prof nous l’avait super bien vendu. Le problème, c’est qu’à la lecture… Je déteste tous les personnages, je déteste le phrasé.

Cendrillon de Joël Pommerat, préparer un spectacle

Mais j’ai signé. Lors de la lecture en groupe, j’hérite d’un rôle qui ne me plaît pas du tout donc je chouine pour obtenir celui de l’antagoniste principale. Avec beaucoup de texte. Et c’est une souffrance car je dois apprendre beaucoup de textes avec un style que je juge épouvantable. J’ai réclamé, je dois assumer. Sauf que je ne suis pas la seule. Le jour suivant l’attribution des rôles, sur le whatsapp, ça s’agite. Notamment Claudia qui semble très motivée et propose plusieurs choses. Puis à 20h “Non mais j’aime pas le projet, je m’en vais, ciao”. Pardon ? Deux répèts plus tard, c’est Enzo qui nous lâche. Pas motivé par le projet. Bien, on réaménage la pièce pour s’en sortir mais il faut maintenant qu’on se serre les coudes sinon, c’est foutu.

Un mannequin de couture avec perruque sur la scène d'un théâtre

Sauf que les implications sont plutôt variées. Les textes ne sont jamais vraiment sus à part une personne. Non, pas moi. Ca bafouille, ça traîne. Je vois le calendrier qui avance et sens que ça va être compliqué. Cependant, à ce moment là de l’histoire, je suis occupée à gérer ma rupture conventionnelle donc je suis assez indifférente à cette histoire. Dans la troupe, on va avoir grosso modo trois équipes : les deux motivés qui veulent avoir un super spectacle, les trois un peu au milieu qui veulent bien s’appliquer mais ne jouent pas leur vie et deux qui ont l’air de ne pas prendre le sujet au sérieux. Je suis dans la deuxième équipe. Dans les je m’en foutiste, une dame d’un certain âge qui commença à paniquer à trois semaines du spectacle car elle ne connaissait pas son (petit) rôle. Mais surtout… le rôle principal. La distribution des rôles a été faite non en fonction des capacités et de l’engagement des uns et des autres mais en fonction du ressenti de la metteuse en scène qui nous voyait bien dans tel ou tel rôle. Le rôle principal échoua donc à une fille que je qualifierai de “sympa mais compliquéeeee”. Beaucoup de e. Disons que quand elle nous racontait sa vie, on était là “mais tu te crées des problèmes, quand même, non ?”. Ainsi donc, on ne l’a quasi pas vue aux répètes, elle n’est pas venue au week-end dédié au sujet. Evidemment, avant-dernière répétition, ça a clashé sévère avec la metteuse en scène. Nous autres étions réfugiés dans les coulisses en panique “ok, elle va nous planter pour le jour du spectacle”.

Théâtre Trianon Bordeaux, en attendant le spectacle
Rien à voir avec mon spectacle, c’est la salle du Trianon à Bordeaux

Et c’est le jour J ! Cendrillon est là. Je rentre sur la scène 04. Ca roule à peu près. Scène suivante… ah ben y en a deux qui sont plus sur scène alors qu’elles sont censées y être et démarrer le dialogue. Bon bah, je vais le faire. Et la représentation a été à l’avenant. Des blancs, des couacs. Un micro qui n’était pas prévu mais finalement, dix minutes avant la représentation, on apprend qu’on doit s’en servir. Le chaos, le chaos. Mais ça passe. Je me suis pas plantée sur ma chanson, je me suis presque pas plantée sur mon texte. A part un monologue que j’ai jamais réussi à sortir, de toute façon. Il y eut des couacs. Le rôle principal qu’on n’entendait pas et qui ne prit pas le micro pour sa chanson. La dame qui n’arrivait tellement pas à dire son texte qu’à la fin de sa scène, tout le monde l’a applaudie. Ca, c’était sympa. C’était un peu raté mais on s’est bien amusés. La semaine suivante, on est allés boire un verre ensemble et j’ai été super flattée car ma copine Marjorie m’a avoué que son fils lui avait dit que “ça se voit que la fille qui joue la belle-mère, elle avait déjà fait du théâtre et gérait bien”. Bref, est-ce que je resigne pour une nouvelle année ? Oui. Par contre, je pense me mêler plus de l’organisation de répétitions hors cours sans attendre que ça vire à la cata.

Ecrire dans un café

A propos de la troupe. Semaine post spectacle, on se retrouve pour un verre dans le bar à côté de chez moi. Vraiment, à côté, il est au bout de ma rue, je passe devant quasi quotidiennement. On arrive au compte-goutte. D’abord le trio des “s’appliquent mais ne jouent pas leur vie”. On commande chacune un truc au bar qu’on sirote. Arrive la dame qui n’a jamais connu son texte. Une serveuse vient nous voir pour savoir si on veut quelque chose. On lance une commande qui n’arrivera jamais. Puis arrive le seul mec de la troupe, nous voilà cinq. On nous demande à changer de place puis on reprend une commande qui, celle-là, sera servie. On discute, on rigole. Le gars s’en va. Quinze ou vingt minutes plus tard, on va pour partir, on se rend à la caisse pour payer. “Ah mais non, votre ami a tout réglé”. On se regarde, perplexes. Et bien, s’il a payé… On s’en va. Le lendemain, sur whatsapp, une fille remercie le gars qui nous répond “mais j’ai juste payé ma conso”. Hé oui, entre la commande jamais livrée et celle effectivement servie, il y a eu comme un quiproquo. On a donc fait un bar basket accidentel. Mais j’y suis retournée depuis pour compenser. 

Boire une limonade en terrasse

C’est le jour J du départ en vacances. Allons prendre l’avion, ouais. Transport que je déteste officiellement. Pas tant pour le vol en soit. Ca, à la limite, t’es posée. T’as qu’à espérer que la personne à côté de toi ne soit pas trop équipée niveau épaule sinon, c’est un peu galère. Pile ce qui m’est arrivé au retour d’ailleurs. Puis-je reprocher à un homme d’être carré ? Non. Puis-je reprocher à sa femme de chanter en plein vol ? Oui. Puis-je reprocher aux compagnies aériennes de prévoir des sièges pour des personnes de relative faible corpulence ? Carrément. Bref, je déteste l’avion à cause de l’aéroport, lieu effroyable où tu fais queue sur queue et où la désorganisation relative d’un aéroport peut t’empêcher d’aller faire pipi avant un vol alors que tu es arrivé à l’aéroport une heure avant l’embarquement. Toute ressemblance, bla bla bla.

Un coucher de soleil vu de l'avion

Bref, jour J, je disais. On se lève le matin, on doit partir pour l’aéroport à 11h30. Pour prendre un bus qui nous amène à la gare pour ensuite prendre une navette. Déjà, flemme… Cependant, la navette gare > aéroport en bus reste plus confortable que le tram A où, si je suis assise, je m’endors à chaque fois. Mon trajet retour de l’aéroport fut une lutte difficile contre l’assoupissement. Quelques batailles furent perdues. Donc jour J, faut faire les valises, préparer les affaires pour le chat afin que la petsitter puisse s’occuper d’elle. Un brin de ménage, finir les restes dans le frigo. Franchement, on est partis, restait dans le frigo deux sachets de fromage râpés non entamés et des packs de crème soja. Et un tiers de beurre. Alors que le temps passe, je vois mon adoré déplacer les meubles pour passer l’aspirateur là où on ne le passe jamais. Je me moque “on dirait le sketch du Palmashow où le mec fait des trucs qui n’ont rien à voir avec le voyage et qui devaient être faits depuis des plombes”. Et puis, comme j’avais un peu de temps, je suis allée arracher un arbre.

Mon jardin version automne dès la fin août

Alors quand je dis arracher un arbre, je suis absolument premier degré. Dans mon jardin, comme dans beaucoup de lieux, poussent régulièrement des érables sauvages. Moi j’aime bien. Déjà parce que ça me rappelle le jardin de mon enfance où nous en avions. Et puis l’idée d’avoir toujours plus de verdure, c’est oui. Nous en avions quatre. Un grand qui ne tient que par la magie des tuteurs que je lui ai adjoints et trois petits. Petits mais y en a un qui avait dû dépasser le mètre 20, je dirais. Veille des vacances, énorme orage. Un des érables est plié en deux. Ne désirant pas garder un arbre qui pousserait à l’horizontale, je suis donc partie l’arracher. Fin de l’histoire.

Un érable sauvage dans mon jardin
C’est le petit à droite qui n’est plus. Notez la beauté de Grochat devant

A peu près. Veille de notre départ en vacances pour la Sicile, Bordeaux est dans la tourmente météorologique. Ca arrive. Le matin, je vais à l’aquagym. Je pars à l’heure, juste après une grosse averse. A la fin du deuxième cours, alors qu’il va être l’heure de rentrer, une énorme averse tombe. Vraiment, on s’est tous arrêtés pour regarder. Il pleuvait si fort qu’il pleuvait dedans. Damn. Le temps qu’on sorte de l’eau, que je me douche, que je me crème, que je me rhabille, je sors avec un temps plus clément. Ahahah, la vie a décidé de m’épargner, je passe entre les gouttes. L’après-midi, je dois aller chez l’ORL, une trentaine de minutes de vélo. J’enfourche ma belle bicyclette rouge, je pars le coeur léger. Dix minutes après le début de mon périple, grosse averse. Et évidemment, à un croisement où je ne suis pas prioritaire, aucune voiture ne me laisse passer. Je finis par passer et là… grèle. Ah oui, elle est où la super ninja qui passe entre les gouttes, déjà ? Je remercie ici ma maman qui m’a harcelée pour que je porte un casque de vélo : il fut fort utile. 

Mon casque de vélo

Cette année marquera mon entrée dans le monde passionnant du code. Pas du code de la route ou du code de navigation même si j’ai toujours envie de passer mon permis bateau, non. Du code informatique. Car oui, le 22 septembre, je commence une formation sérieuse de data analyst et je vais passer des heures, des jours, des semaines même sur Python. A noter que Python se travaille possiblement par un logiciel qui s’appelle Anaconda (humour). Et à chaque fois que j’utilise Anaconda, ma voix chanteuse se lance sur du Nicky Minaj. “My anaconda don’t !”. Je me fatigue, oui. Bref. 

Un serpent dans un festival de lanternes

Lors de mon rendez-vous France Travail, je discute avec ma conseillère “formation”. Alors globalement, dans mon centre France Travail, les conseillères sont adorables. Mais un peu anxiogènes quand même. C’est à dire que là, elle voulait à tout prix me convaincre d’envisager une alternance. J’ai 45 ans, madame. Si j’enchaîne sur une alternance après ma formation, j’en aurai 46 et si je pars sur une alternance, j’en aurai 48 en sortie. Ca commence à faire vieille. Surtout que bon, même si je fais toujours 10 ans de moins, je commence à avoir des cheveux blancs, j’ai une préménopause aléatoire, rien ne garantit que je prenne pas un coup de vieux facial dans cet interlude. Bref, elle me conseille de suivre des Moocs et de m’entraîner sur un site “France ioi”. “C’est fait pour les enfants, c’est de la gamification et…”. Mes yeux se mirent à briller. La gamification, c’est pour moi.

France ioi interface

Donc je me lance. Premiers exercices simples puis j’arrive très vite à l’exercice dit des Tours de Hanoï, des petites énigmes à résoudre. Et… j’adore. Le côté langage est des fois un peu pénible mais résoudre des énigmes, c’est définitivement mon dada. C’est ça que je veux faire comme métier, moi. Désénigmatrice. Ca existe pas ? Ah ? Bon, bref, France ioi, c’est assez cool malgré une interface vieillote dès que tu veux juste apprendre un langage et pas faire leurs concours. Ambiance web 1.0. Evidemment, je suis loin d’avoir tout fait et je ne terminerai pas avant le début des cours mais je vais poursuivre. Et j’ai d’autres applis à tester ! Ca fera un bon post LinkedIn. 

France IOI, apprendre à coder en s'amusant

Ma vie joue beaucoup sur le comique de répétition. Exemple, été 2023, alors que je vivais un pur été de chômage avec une embauche prévue en septembre, je m’offre des cours de loisirs créatifs. Mais mon vélo de l’époque fonctionne mal donc je le ramène régulièrement chez Decathlon pour qu’ils me trouvent le problème. Ils n’ont jamais trouvé. Après, je suis allée lire les avis en ligne de ce vélo et je pense que mes freins étaient trop serrés. Bref, un jour, je vais au Decathlon, prends mal le bateau et me prends une bûche mémorable. Douleur au poignet pendant des jours, suspicion d’os cassé mais finalement, tout va bien. Quelques semaines plus tard, je me retrouve à nouveau au tapis, cette fois dans une collision avec une trottinette. Peau bien écorchée. Depuis, aucune chute alors que je fais du vélo quasi quotidiennement.

Mon beau vélo garé
Alors faut pas croire que je passe ma vie à photographier mon vélo, 85% des photos le concernant sont envoyés dans une conv’ Whatsapp avec mon mec pour lui dire où je suis garée

Eté 2025. J’accueille mon neveu et lui trouve un vélo, gentiment prêté par un voisin. Il est tout content car il préfère le vélo à la marche. Un soir, en rentrant d’Arcachon, il me demande si on peut aller se baigner au lac en vélo. Ce qui m’embête un peu car je n’aime pas le trajet en vélo autour du lac. Le sentier n’est pas super large, il y a des piétons donc pas idéal. Mais j’accepte. On se gare, on va se baigner, tout va bien. Au retour, je trouve que les cahots du chemin sont particulièrement inconfortables. Arrivée à la maison, je comprends pourquoi : j’ai crevé. La roue arrière, évidemment, la reloue. Mon mec me change une première fois la roue en me mettant une nouvelle chambre à air, l’ancienne est morte malgré la rustine. Il me remonte la roue, je pars tester. Au bout de dix mètres, la roue est complètement à plat. En fait, sur la nouvelle chambre à air, le bouchon exerce une pression sur la valve qui l’ouvre. On n’a pas bien compris le concept mais on en récupère une autre. Mon mec me laisse remettre la roue, je vous dis pas la crise de nerf. Oui, j’ai perdu mon taf et mon chat en trois mois, ne me demandez pas d’avoir du chill. Je réussis quand même, au prix de cris, de quelques larmes et de beaucoup de cambouis sur les mains. 

Mon vélo rouge garé dans Bordeaux

Semaine suivante, on part un jeudi matin faire des courses tôt au supermarché voisin. Sur la fin du trajet, je fronce les sourcils : il y a un passage sur des pavés et je trouve que je sens vraiment beaucoup les cahots… Hé oui, j’ai re-crevé. Me voici donc échouée au centre commercial. Mon mec ne peut pas rester avec moi car il bosse. Il est 9h, le Decathlon voisin ouvre à 9h30, un magasin de vélo un peu plus loin à 10h. Me voici donc seule dans un centre commercial vide à attendre de pouvoir appeler Decathlon pour voir s’ils peuvent me réparer mon vélo. Réponse : oui. Je repars donc vers 10h avec un vélo qui tourne rond. Et un coup minime, juste le prix de la chambre à air. J’ai raté le cours d’aquagym mais vu le planning prévu ce jour-là, c’était peut-être un mal pour un bien. Depuis, aucune crevaison mais je vais attendre encore un peu pour sortir de ma parano. 

Vélo garé au supermarché

Cet été, profitant de mon chômage, je suis retournée aux cours de Pilates de ma salle. Je paie pour un abonnement mensuel donc plus je vais à des cours, plus je rentabilise. Le pilates, c’est vraiment un sport vicieux. Sur le coup, tu trouves ça peu exigeant. Oui, tu sens les muscles qui travaillent mais ça va. A la limite, niveau “douleur physique immédiate”, je douille plus au stretching. Pour cet été, le prof a changé. Ce n’est plus Seb, le prof “un peu” exigeant. Celui qui crie un peu en aquagym “plus haut, plus vite, c’est pas le cours d’aquacool !”. Non, c’est Ethan, jeune prof qui ressemble à Jean-Edouard du Loft et qui semble un peu timoré. Très gentil, très doux et son cours est à l’avenant. Je rentre chez moi triomphante. J’ai bossé sans souffrir, ahah, je suis une grande sportive.

Faire du pilates avec un ballon
Par contre, dans mon cours, y a pas de ballon. Je suis deg’ un peu.

*One day later*. Chaque mouvement est une souffrance. Cours de Pilates 1 – “Grande sportive” 0. Le pire, c’est que la semaine suivante, j’y vais. Le lendemain, aucune douleur. “Ahahah, je suis une grande sportive”. Puis j’ai éternué… Ceux qui ont déjà eu cette brillante idée de se lancer dans des abdos alors qu’ils n’en font jamais et qui ont l’éternuement facile verront de quoi je parle.

J’avance dans la vie et mon corps change. Je n’ai plus les mêmes résistances. J’ai besoin de plus de sommeil, mes cheveux blanchissent. Parfois, mes genoux couinent. Je supporte moins le sucre et la caféine. Vraiment, faites-moi boire du café après 15h et retrouvez-moi à 2h du mat en mode hibou dans mon lit, yeux grands ouverts à me demander pourquoi je ne dors pas. Idem pour le sucre qui me rend toute excitée et, depuis quelques temps, me brûle la gorge. Je ne tiens plus beaucoup l’alcool non plus. Bref, la vie avec “un petit bouillon le soir” me guette. Déjà que je vis une passion sans borne pour les infusions. 

Une tasse de verveine

Et là, je réalise que je ne peux plus abuser de la nourriture riche. Un vendredi de RTT, on décide d’aller à la pizzeria où travaille un ami de Victor. La meilleure pizzeria de Dauneutes selon les avis. On arrive et son ami nous annonce qu’il a des glaces artisanales pour le dessert. Je mange ma pizza, très bonne, et déjà, je sens mon estomac un peu tendu. Dans tous les sens du terme. Mais hé, on avait parlé d’une glace. Ah, trois boules, chantilly. Autant vous dire qu’à la fin du repas, on a annulé notre projet d’aller faire les courses (alimentaires). Difficilement arrivée à la maison après une dizaine de minutes de vélo, je m’étale sur le lit et passe deux heures assommée. C’est officiel : se péter le bide, c’est plus de mon âge. 

Une pizza gonflée
Pas du tout la pizza en question

Têtue, moi ? A peine. Mais parfois, ça a du bon. Cet été, nous avons donc oscillé entre canicule et automne. Mon planning sportif initial était le suivant : lundi matin, pilates et stretching, mardi soir, aquagym x 2, mercredi matin, aquarunning au lac, jeudi et vendredi, aquagym x 2. Programme que je n’ai que peu appliqué entre voyages, visites d’amis, mort du chat. Donc un mercredi matin, je décide d’aller au lac quoi qu’il arrive. J’enfile mon maillot et j’y vais. Il fait 18° et je me prends une petite pluie sur le trajet. Vraiment, tout le trajet, j’hésite à faire demi-tour. Parce que bon, faire du sport, c’est bien mais là, c’est la voie royale pour une bronchite ou je ne sais quoi.

Un lac pour aller nager

Et finalement. Une fois dans l’eau, je suis vite bien vu qu’elle est plus chaude que l’air. J’ai eu le lac pour moi toute seule à part un mec venu nager cinq minutes. En fin d’exercice, un timide soleil est apparu, me permettant de lire un peu sur la plage. Mais surtout, en rentrant… J’ai croisé un chaton câlin. Je ne l’ai jamais revu mais lui faire un câlin et jouer un peu avec lui, ça a un peu pansé mon coeur en berne.

Un petit chaton joueur

J’ai pris ce livre à la bibliothèque car il y avait une promesse d’uchronie et c’était mon truc du moment. Surtout que ça parlait d’espace, me rattachant à For all mankind que je venais de finir mais aussi au Reich de la Lune et Iron sky que je venais de découvrir. En plus, Wu Ming est un collectif de cinq auteurs italiens, ça avait l’air très prometteur. Et bien… Je fus perplexe. C’est bien écrit mais ça me parle d’une période de la Russie que je connais vraiment très mal. Il est difficile de s’enfoncer dans un roman quand on n’est pas capable de séparer la réalité historique de la fiction. Surtout que le roman s’attache à nous raconter le parcours d’Alexandre Bogdanov, médecin et auteur soviétique qui a réellement existé, entre souvenirs et retrouvailles, et délaisse le personnage de Denni, extraterrestre auto-proclamée qui me paraissait bien plus prometteuse. Ah, les pensées d’un homme qui se félicite à longueur de pages d’être subversif et intelligent, tout ce que j’adore. Bref, j’ai pas trop accroché. Par contre, j’ai envie de lire Etoile rouge d’Alexandre Bogdanov, maintenant. 

Proletkult de Wu Ming

Encore une uchronie qui se passe dans un Paris très steampunk. Un classique, ma foi, dans la droite ligne des Temps ultramodernes ou de Avril et le monde truqué avec toujours une foule de tours gigantesques qui s’inspirent plus ou moins de la Tour Eiffel. Ici, on retrouve nos tours, des engins volants qui progressent dans tous les sens, un Paris sous-marin aussi. Puis tout un système compliqué à base d’énergies mystiques. Un univers plutôt complexe à appréhender d’autant que le style ampoulé de l’auteur m’a parfois perdue. J’oscillais entre enchantement de cet univers que j’aurais adoré voir, littéralement, et des circonvolutions compliquées qui me faisaient froncer les yeux. Et comme souvent : un héros bourrin, sanguin, super fort en tout, à qui pardonne son agressivité parce qu’il est un génie. Un être à part. Bref, encore un roman qui sanctifie un connard et qui m’a quand même pas mal sortie du récit. Chronique à venir sur Dystopie.

Paris-Capitale de Fredrik Rivat

J’hésite à le chroniquer sur Raconte-moi des histoires parce que c’est un classique et personne n’a besoin de moi pour le connaître mais… j’ai tellement aimé. Et ce malgré un lecteur catastrophique qui ne sait pas dire “n’est-ce pas” mais lisait systématiquement “n’est-est-ce pas”. Le comte de Monte-Cristo, en livre audio, c’est 26h52 d’écoute. Colossal. Et bien je ne me suis pas ennuyée, je ne me suis pas lassée. J’ai certes un peu froncé les sourcils sur l’histoire de Simbad le marin, de Luigi Wampa et les aventures de Frantz et Albert à Venise, me demandant ce que ça faisait là. Mais la mise en place minutieuse de chaque rouage est une véritable pépite. Je me suis régalée. J’avais déjà lu La Reine Margot de Dumas que j’avais beaucoup aimé également. Mon nouvel auteur pref du XIXe siècle ? Enfin, je dis “nouvel auteur pref” alors que je n’en avais pas d’officiel jusqu’à maintenant.

Le comte de Monte-Cristo

C’est mon coup de coeur de l’été que j’ai littéralement dévoré. Enfin, à l’heure où j’écris ces lignes, il me reste une trentaine de pages du tome 1 mais j’ai dévoré ce bouquin en quelques jours alors que c’est quand même un bon pavasse : 

Vita Nostra, gros pavé

Il fera l’objet d’un article ou deux sur Raconte-moi des histoires mais je vous en parle dès maintenant car il m’a vraiment redonné le plaisir de cette lecture insatiable. Cette envie de profiter de chaque instant pour lire et ça faisait un moment que je n’avais pas eu ça. L’histoire : Sacha est une ado comme les autres. En vacances dans une station balnéaire, elle remarque qu’un homme étrange la suit. Paniquée, elle essaie de lui échapper mais la journée se répète, encore et encore. Elle finit par accepter le défi qu’il lui propose : aller nager nue chaque matin à 4h du matin. Sacha s’exécute et après chaque nage, elle vomit des pièces d’or. Un an plus tard, l’homme lui apprend qu’elle est admise dans une étrange université. 

A l’université, il y a comme une ambiance école des sorciers écrit par une personne horrible dont je ne veux plus dire le nom. Sauf que c’est carrément mieux. Déjà plus mature. Sacha est, ô surprise, la plus talentueuse et de très loin de sa classe. Mais si ses prouesses sont incroyables, elle est loin d’être une super héroïne comme les personnages principaux de pas mal de romans. Au contraire, elle commet beaucoup d’erreurs et la plupart de ses camarades de classe ont peur d’elle. Bref, hâte de lire le tome 2.

Je ? J’ai globalement peu aimé. Je l’ai trouvé laid, pas très bien filmé et les personnages… Surtout le principal, j’en avais pas grand chose à faire de son sort. Et mon Dieu, la lourdeur du sous-texte… “Malgré les différences, on n’est pas si différents” doublé d’un arroseur arrosé. C’est vraiment une écriture un peu trop manichéenne à mon goût. Et c’est dommage car j’y trouve des éléments intéressants. Le parallèle sur l’apartheid, bon, c’est pas fin. Mais faut-il toujours être subtil sur les métaphores sur le nazisme, l’apartheid, le stalinisme… ? Bonne question, tiens. L’idée du documentaire était pas mal aussi, j’aimais bien. Mais le tout est pataud. De ce réalisateur, j’ai également vu Elysium et Chappie et, définitivement, à chaque fois, me vient cette sensation d’un “ça aurait pu être tellement mieux” en soupirant sur le manque de subtilité. De maturité d’écriture, je crois. 

District 9

Ou comment mes envies de cinéphilie se heurtent à mon manque de culture. Mois d’août, je profite de mon abonnement gratuit Amazon prime et de tous ses satellites pour binge watcher à balle. Notamment des films parce que ma culture ciné est ce qu’elle est : pas folle. Il faut savoir que le lecteur Amazon prime te balance une autre fiction dès que tu en as finie une. Ainsi, après avoir maté District 9, on enchaîne sur Sin City, j’ai tué pour elle. Ah bah cool, des années que je voulais voir Sin city et sa mise en scène expérimentale. Les premières scène se déroulent, ok. Pas sûre d’être conquise mais ça se regarde. A un moment, on assiste à une scène où une jeune femme couche avec son patron sous les yeux d’un tueur à gages. Ah, l’actrice m’est familière, allons voir sur Wikipedia qui c’est. Je regarde les crédits : aucune trace d’elle. Ah, j’ai mal dû comprendre son prénom, lisons le résumé. Mais ? Mais c’est pas du tout ce que je suis en train de regarder ? Et… ben oui, il y a Bruce Willis, là-dedans, pourquoi je l’ai pas encore vu ?

Sin city, j'ai tué pour elle

Et oui, ce que j’ignorais, c’est qu’il existe deux Sin City. Le premier, acclamé par la critique et le second… qui l’est vachement moins. Et moi, je regarde le second. Je comprends mieux pourquoi j’étais perplexe sur l’introduction de certains personnages, notamment Nancy, interprétée par Jessica Alba. On me dit qu’elle est malheureuse et veut tuer un mec. Tous les soirs, elle danse avec un flingue chargé, espérant avoir le courage de le tuer. Ok mais qu’est-ce que j’en ai à faire, moi ? Ah ok, c’est la suite du premier opus… Du coup, Sin City, j’ai tué pour elle, j’ai pas trouvé ça fou. Mais vu que j’avais pas le contexte, je pense que c’est normal. Après, le trope de la femme vénale et vénéneuse, on y a encore droit ? Et comme souvent, incarné par cette brave Eva Green. Oui,, je trouve qu’Eva Green joue toujours le même style de rôle de femme mystérieuse et sensuelle.

Sin city, j'ai tué pour elle, Eva Green

Un gros meeeeh. J’ai regardé pas mal de films de Quentin Dupieux dont Réalité, qui fut de loin mon préféré. J’ai apprécié Mandibules et Fumer fait tousser. Yannick aussi même si je suis un peu plus critique aujourd’hui suite à une overdose de Raphaël Quennard. Petite critique fort rigolote de son roman que je n’ai pas lu mais qui sonnait un peu problématique… L’accident de piano. Gros bof. Le souci des films de Dupieux, c’est qu’ils se reposent plus sur les capacités d’acting de ses acteurs que sur un scénario en soit. Ici, Adèle Exarchopoulos est très bonne. Les acteurs de support aussi, y a rien à dire. Mais encore une critique de l’influence et des stars des réseaux sociaux ? Vraiment ? Le film nous amène vers un drame qui a eu lieu et dont on ne sait rien, l’influenceuse incarnée par Exarchopoulos est infecte. Finalement, y a que la scène de fin qui m’a arrachée un sourire. 

L'accident de piano, Quentin Dupieux

La série. Je précise car j’ai pas encore lu le comics et Victor me supplie de le faire afin qu’on puisse discuter des différences. Selon lui, le comics est mieux. Donc mon avis “pur” sur la série en tant qu’objet indépendant. J’ai globalement aimé, notamment toute la dimension politique, évidemment. Qui ça étonne quand on me connaît ? Le côté “body horror” avec les corps mutilés, le sanguinolent, ça finit par tout se ressembler et perdre de leur impact. Les personnages sont intéressants même si j’ai un peu de mal avec Homelander dans son traitement. C’est un personnage qui devrait être purement terrifiant mais ses mummy issues le font un peu trop passer pour un gamin geignard et il perd dès lors toute dimension effrayante, selon moi. Je n’arrive pas à le prendre au sérieux. Idem sur l’Homme-poisson, c’est un peu long son bashing. Bref, j’ai terminé à la saison 03, je reprendrai la 04 et la 05 quand cette dernière sera sortie. 

Homelander dans The boys

Puisque je l’ai pas mal eue en tête cet été :

Auteur

nina.bartoldi@gmail.com

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