
Nostalgie du désir
Certaines de mes copines cherchent l’amour. De Katel à Mélanie en passant par plein de gens qui sont plus ou moins fondus dans les deux entités nommées ci-dessus. Or en tant que meuf en couple stable et qui a trouvé son doux sur un site de rencontre, forcément, je suis la vieille briscarde de service à qui on demande conseil. Et à qui on raconte les petites anecdotes croustillantes… Jusqu’à réveiller une certaine nostalgie du désir.

Ca émoustille un peu ces histoires
Est-ce que ça ne vous le fait pas, à vous, quand on vous raconte une première soirée, un premier date, ces quelques secondes de tension entre les saluts et, peut-être, le premier baiser ? Cette petite excitation avant le rendez-vous ? Cette envie de croire que celui-là, ça pourrait être le bon ? Parce qu’il a l’air joli et a plein de trucs en commun. Cette petite exaltation quand on se prépare le matin pour ce rencard ? La petite appréhension quand on a ramené l’autre chez soi : est-ce que ça sera bien ? La douce sensation de la découverte d’un nouveau corps. Mmm…

En vrai le dating, souvent, ça craint
Sauf qu’en fait, tout ça, c’est un peu du bullshit. Mon paragraphe précédent n’est qu’une nostalgie et vous savez ce qu’elle fait la nostalgie ? Elle nimbe tout d’or et de lumière. Elle répand dans l’atmosphère une suave odeur de fleurs d’oranger… Alors que pardon mais tout ça, c’est un putain de mytho. Je veux dire pour un date cool, combien de moments d’ennui, de panique dans le cerveau en mode “comment je me tire de là maintenant ?”Combien de “mais c’était qui sur la photo, du coup ?”. Et encore quand l’emballage est à la hauteur, faut voir ce qu’il sort de sa bouche. Car certains rencards, tu te demandes si tu es en date ou en entretien d’embauche pour le Klux Klux Klan…

Les premières fois sont souvent poussives
Et le sexe. Parlons-en du sexe. La découverte du corps de l’autre, pia pia pia. Là, encore une belle histoire… Mais qui n’est que mensonge ! D’ailleurs, combien d’entre vous ont trouvé leur première fois avec leur tendre moitié absolument géniale ? Sincèrement, ma première nuit avec Victor fut très plaisante. Mais mes meilleurs souvenirs sexuels avec lui, ce n’était pas cette nuit là. Combien de moments un peu gênants avez-vous passé à vous rendre compte que non, là, y avait pas compatibilité ? A regarder un plafond ou un oreiller en espérant que ça allait vite se terminer ?

L’attente n’est délicieuse qu’a posteriori
Alors, certes. Le jeu de la séduction, ça reste toujours un truc plaisant… quand ça fonctionne. Ah parce qu’ultime mensonge de la nostalgie du désir : l’attente. Une fois que t’as chopé l’objet de ton désir, tu racontes à tes ami·es célibataires comme l’attente et l’incertitude avant le premier baiser était un moment doux et délectable. Mensonge ! C’est l’horreur cette période. Quand tu sais pas si l’autre a envie de toi ou s’iel est trop poli·e pour te jeter sans ménagement. Que tu te regardes dans la glace en te trouvant tellement moche que tu ne comprends pas comment l’objet de ton désir pourrait avoir envie de toi… Le doute, l’agacement. Il n’y a vraiment que quand t’es sûr·e de toi que ce moment là est parfait. Cette petite tension juste avant ce premier baiser que tu sais inévitable. Le coeur qui s’accélère, les poils qui se hérissent, le ventre qui chauffe…

Du bon matériel pour écrire
“Ouais ok, tu nous racontes un article juste pour te la péter en mode “moi je suis en couple et votre quête d’un-e partenaire potable, c’est vraiment l’horreur”. C’est ça ?”. Bien sûr que non. D’abord parce que ce serait tellement hypocrite au vu de mon propre parcours. Et du fait qu’à des moments, j’aimais bien être une séductrice collectionneuse. Mais c’est surtout de cette nostalgie qui patine tout dont je voulais vous parler. Parce qu’en fait, c’est un matériel franchement pas mal… pour écrire.

Je vous explique ça très vite !
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